Les Lois de Kepler entre la philosophie du devenir et de l'éternel

22/03/2021

Johannes Kepler (1571-1630) est un astronome Allemand connu pour avoir appuyé l'héliocentrisme de Nicolas Copernic ce physicien Polonais (1473 -1543) qui avait le mérite d'avoir mis fin à un géocentrisme qui datait depuis l'antiquité grecque. C'est ainsi que la révolution Copernicienne a réussi à déplacer le centre du monde du nombrilisme de la Terre pour le placer au centre du Soleil, révolution qui nous rappelle celle d'Anaxagore qui a fait du NOÙS à savoir l'Esprit un principe premier subtil tournant ainsi le dos à une philosophie matérialiste qui était de mise chez les philosophes naturalistes qu'étaient Thalès, Anaximène, Empédocle et Héraclite.

Une telle révolution copernicienne est riche de symboles dans la mesure où elle reconnaît au soleil qui est un émetteur de lumière la primauté sur la Terre qui n'est qu'un récepteur parmi d'autres d'une telle lumière.

La première Loi de Kepler qui traduit à la fois cet héliocentrisme et cette symbolique de la transcendance montre que toutes les planètes qui gravitent autour du soleil décrivent une trajectoire elliptique.

Ainsi tout en étant en mouvement et donc en devenir, toutes ces planètes obéissent à la loi de la permanence puisqu'elle décrivent toutes une trajectoire elliptique.

La deuxième loi de Kepler quant à elle montre que toutes les planètes tout en étant en mouvement observent une certaine permanence dans la mesure où le quotient du carré de leur période et du cube du rayon de leur trajectoire reste constant.

Encore une fois de plus, la deuxième loi de Kepler confirme la conjonction de la philosophie du devenir d'Héraclite et celle de la permanence de Parménide.

Quant à la troisième loi qui montre que l'aire décrite par chaque planète pendant un temps t autour du centre du soleil reste toujours constante.

En guise de conclusion, on peut conjecturer d'après ces lois de la Nature que le mouvement n'exclut aucunement la constance et la permanence.

Autrement dit et pour reprendre la pensée du philosophe Allemand Heidegger, ce n'est que par la compréhension de l'étant que l'on peut atteindre l'être tout en sachant que l'étant reste toujours assujetti à l'être et non le contraire dans la mesure où l'étant qui relève de la phénoménologie et donc au changement obéit in fine à l'invariant et à la permanence de l'être.

On peut considérer en fin de compte que les Lois de Kepler qui au premier abord traduisent un savoir discursif et donc une doxa qui émanent du monde du devenir intimement lié à la phénoménologie et à l'empirisme ne sont que l'expression exotérique d'une une connaissance ésotérique qui quant à elle relève de l'Alétheia et donc de la permanence de l'être que décrit la philosophie de Parménide.

Ainsi nous pouvons émettre la proposition suivante qui consiste à dire que d'une manière générale les Lois de la Nature ne sont en réalité que l'expression d'un devenir dans l'être.

Autrement dit, si le devenir et l'éternel retour sont des concepts qui relèvent de l'apparent, du rationnel et de ce que nous appelons communément le profane, l'invariant et le permanent quant à eux relèvent du caché, de l'irrationnel qui sont intimement liés au concept de l'être, de la connaissance et donc du sacré.