Connaître c'est faire

24/03/2021

Le philosophe Platon nous dit dans son livre le banquet que connaître le Bien c'est le faire. En réalité je suis subjugué par une telle idée que je partage parfaitement avec ce grand initié païen.

J'aimerais rappeler que pour ce philosophe spiritualiste, le Bien, le Beau et la Vérité sont des concepts qui se valent. Celui qui aime la Vérité aime automatiquement le Beau et le Bien. Le Bien represente pour Platon la cime de la connaissance, l'Intellect par excellence qui réside dans la demeure du monde des Formes qu'il appelle aussi le monde des Idées. Ainsi le Bien peut s'apparenter aujourd'hui à une sorte de divinité suprême, à une sorte de démiurge qui a planifié et qui a mis à exécution ses plans dont l'univers serait la copie conforme.

Comme je l'ai signalé dans le thème précédent, l'homme est appelé à entreprendre une quête qui le conduit du monde sensible au monde intelligible en passant par les différentes stations que sont la conscience et la science.

Une telle pensée aussi profonde nous enseigne qu'aucune éthique ne peut être envisageable sans qu'elle ne soit appliquée sur le terrain de la Vérité. Vérité qui s'identifie d'ailleurs à l'esthétique et à l'éthique pour la simple raison que le Beau (esthétique ), le Bien (l'éthique ) et la Vérité sont les mêmes facettes de la même pièce.

Ainsi faire du bien n'a de sens que si on atteint la connaissance effective. Connaître et faire nous rappelle que la théorie et l'application sont une et même chose. Spéculer dans les plus hautes sphères de la connaissance ne peut donc se dissocier du volet opératif de la chose. Du coup, si nous déclinons une telle pensée dans le domaine de la théologie, on peut facilement avancer que prétendre connaître dieu ne peut en aucun cas se concevoir sans une éthique en acte, éthique qui suppose l'action effective dans la cité.

Ainsi l'homme de foi aura lier par ce procédé le ciel à la terre, le Bien et le Beau, le Caché et l'Apparent, lien (Silat, salat) mot arabe qui nous renvoie d'ailleurs à l'étymologie qui est derrière le mot prière.

Il suffit de bien lire le texte coranique pour comprendre pourquoi des dixaines de versets associent la foi et l'acte de faire le bien :" من آمن بالله وعمل صالحا"

Sans l'implication de l'homme de "foi"dans la cité 'que cette foi soit religieuse ou pas- l'idée de la foi tomberait sous le sens.

A regarder autour de nous, nous ne pouvons que malheureusement conjecturer que l'effectif apparent des hommes et des femmes de foi ne correspond pas à l'effectif de ceux qui agissent réellement sur le terrain.

Un tel déficit nous permet de conclure que ceux qui prétendent être des hommes et des femmes de foi ignorent en réalité ce que la connaissance renferme en termes d'éthique, d'esthétique et de Vérité.

Pour finir, je vais citer cette maxime qui dit à juste titre qu': "il est plus facile de faire son devoir que de le connaître".

A méditer.