Jabran Khalil Jabran

25/03/2021

Voici un texte de Jabran Khalil Jabran qui me rappelle un peu mon enfance loin d'un certain confort matériel et que je trouve dans la ligne droite de la cosmologie du philosophe Pythagore évoquant la musique céleste comme langage et dialogue entre les neuf sphères qui représentent notre cosmos mot qui signifie l'ordre divin. Ce texte chanté par la divine Fayrouz nous indique les fondamentaux que chacun de nous peut suivre afin d'atteindre la sérénité et de retrouver l'idée d'une harmonie qui nous fait défaut transcendant de fait le règne de la quantité dont parle excellemment bien René Guénon, règne dont lequel est embourbée actuellement une grande partie de l'humanité. Ce texte fait l'apologie de la musique dont Jabran fait son principe premier, un principe qui se trouve comme à la fois comme source de la génération de l'univers et qui subsiste après la corruption de toute chose. La musique est à Jabran Khalil Jabran ce que l'eau est à Thalès, l'Apeiron à Anaximandre, l'air à Anaximene ou le feu à Héraclite, une sorte de divinité. On peut dire sans avoir froid aux yeux que ces penseurs que je viens de citer sont d'authentiques Gnostiques dont la mesure où ils ont spéculé sur le concept de la Vérité en proposant des hypothèses sur l'origine du monde.

Il est temps que je vous livre ce texte qui mérite une réelle méditation :

Donne-moi la flûte et chante,

L'immortalité s'étend dans le chant

et même après la mort

la flûte continue de se lamenter

T'es-tu réfugié dans les bois

loin des lieux, comme moi,

en suivant le cours des ruisseaux

et en gravissant les rochers

T'es-tu déjà lavé dans un parfum

et séché dans la lumière

Bu l'aurore comme un vin

rare dans des coupes célestes

Alors donne-moi la flûte et chante

la meilleure des prières est le chant

et même lorsque la vie périt

la flûte continue de se lamenter

As-tu déjà passé une soirée

comme je l'ai fait, parmi les vignes

où pendent des candélabres

de grappes dorées

As-tu dormi toute une nuit dans l'herbe

l'espace en guise de couverture

s'excluant de tout avenir

ne se souvenant plus du passé.

Donne-moi la flûte et chante

chanter est la justice du coeur

et même lorsque la culpabilité est morte

la flûte continue de se lamenter

Donne-moi la flûte et chante

oublie la maladie et ses remèdes

l'homme n'est rien que des lignes

qu'on griffonne sur l'eau

Khalil Gibran