La Parole doit être le fruit d'un Silence mûrement mûrit

Face à l'agitation qui anime notre vie quotidienne, il y'a des hommes et des femmes qui travaillent dans l'ombre et qui réfléchissent dans un Silence de cathédrale au bien être et au devenir de l'humanité.

Ces hommes et ces femmes libres et de bonnes moeurs se sont engagés dans un Ordre Initiatique préférant mourir à une vie profane jugée à leurs yeux corrompue pour renaître enfin à un monde où seul l'Esprit prime sur tout ce qui est matériel.

Ces hommes et ces femmes ont fait leur la philosophie d'Anaxagore qui décrivait comment l'Esprit qu'il appelait aussi le NOÙS a décidé lors d'une révolte de se débarrasser d'une matière devenue inerte et pesante à ses yeux.

Ces hommes et ces femmes qui combattent au quotidien la léthè font de l'exercice de la mémoire leur devoir premier. Ils sont tel Orphée qui n'a pas hésité une seule seconde à affronter Hadès et sa femme Persephone en descendant aux enfers afin de s'abreuver à l'eau de la mnémosyne et de retrouver ainsi sa bien aimée Eurydice que René Guénon appelle à sa manière la Tradition Primordiale (AL FITRA).

Ces homme et ces femmes qui se reconnaîtront ont épousé la voie de Diogène de Sinope qui pendant toute une vie durant a cherché "l'Homme" en sillonnant les rues d'Athènes le jour avec une lanterne à la main. Ces hommes et ces femmes qui par un travail d'herméneutique incessant oeuvrent à trouver cette vérité que Démocrite disait qu'elle était au fond du puits.

Ces hommes et ces femmes qui savent ce que signifie la notion de "mourir en philosophe" ont bel et bien intégré la voie de la maïeutique Socratique qu'ils ont d'abord exercé sur eux-mêmes pour répondre favorablement à cette injonction Delphique du " Connais-toi toi-même ".

Oui ces hommes et ces femmes avaient depuis longtemps compris tel Socrate qu'" Apprendre c'est se souvenir ".

Comment alors puis-je à mon tour échapper à l'essence de la philosophie de Socrate, moi qui a souvent fait son apologie, lui qui a enfanté à la fois Platon et Aristote ?

Si vouloir apprendre c'est prendre conscience de la notion du souvenir alors permettez-moi mes chers Frères et Soeurs, vous avec qui j'ai partagé ces moments de bonheur que nous a conféré l'initiation de vous dire qu'il serait désormais difficile pour moi d'oublier un tel compagnon de la route qu'était mon Très Cher Frère Georges qui vient de rejoindre hier l'Orient Éternel.

Permettez-moi de lui dire qu'aux noms de tous les initiés que nous sommes, nous resterons fidèles à l'idéal que nous nous sommes tous fixés et à propos duquel nous avons même prêté serment, à savoir la construction de notre propre édifice et celui de l'humanité autour des valeurs qui nous sont chères.

Repose en paix mon Très Cher Frère Georges car tu as laissé derrière toi des vaillants soldats de la paix et de la fraternité. Nous te promettons de continuer l'Oeuvre qui consiste de réunir ce qui est épars autour de la prospérité et de la dignité humaine.

Ton Frère qui a sillonné avec toi les Sentiers non battus, Mohammed EL KHOUROUJ.