La recherche de l'équilibre

24/03/2021

Dans le domaine de la physique, l'équilibre est atteint lorsque deux forces d'une même intensité, d'une même direction ont des sens opposés. Parler de l'équilibre, revient à parler de l'harmonie et de la concorde qui règne dans l'univers, un équilibre qu'exprime le mouvement des planètes à travers des Lois de la Nature qu'elles respectent à la lettre telles que nous les décrivent les trois Lois de Kepler. Un équilibre et une harmonie décrite aussi par le verset 1 de la sourate le vendredi qui dit ceci: " Respectent les Lois divines ceux qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur terre ".

Lois divines et lois de la Nature qu'expriment aussi les forces de gravitation qui maintiennent les planètes sur des trajectoires elliptiques sans jamais s'en écarter dans une parfaite harmonie que traduit cette musique céleste dont parlait jadis le philosophe Pythagore, harmonie qui s'inscrit dans la droite ligne de ce que le philosophe Héraclite nommait la conjonction des opposés.

Nous pouvons donc considérer que toute recherche de l'harmonie relève d'un Art comme le sont les arts de la musique, de l'astronomie, de la médecine ainsi que l'Art Royal ou l'Art du Grand Oeuvre.

Nous savons que la musique possède cette puissance de créer l'harmonie à partir des opposés tels le grave et l'aigu, les brèves et les longues. De telles mélodies musicales et harmonieuses montrent à quel point l'Art de la musique est susceptible de concilier et de créer la concorde entre les opposés.

Il en est de même pour la médecine qui au travers d'Eryximaque, ce médecin qui était présent au Banquet de Platon avec Socrate et qui considérait que l'amour qui règne dans la partie saine d'un corps diffère de celui qui règne dans la partie du corps malade et que ce désaccord représentait en soi une rupture d'équilibre.

Ainsi, Eryximaque faisait de la médecine la science du mouvement amoureux du corps. Il considérait que notre état amoureux est intimement corrélé à notre état de santé.

Ainsi à ses yeux le bon médecin est celui qui est capable de discerner ces mouvements amoureux du corps, de transformer la partie malade du corps en une partie à nouveau saine ce qui reviendrait à transformer en quelques sortes l'amour mauvais en un amour bon.

Autrement dit, le bon médecin est celui qui est capable de changer la disposition du corps au point de substituer un amour à un autre faisant naître l'Amour là où il n'était pas. Ainsi par ce pouvoir, on pouvait considérer le médecin comme un TABIB ANNOUFOUS, c'est à dire un toubib des âmes.

A l'instar d'Asclépios, ce fondateur de l'art de la médecine, le bon praticien fait rétablir en quelques sortes l'amitié et l'amour entre les éléments les plus hostiles du corps.

Rétablir ainsi l'équilibre, c'est créer l'ordre à partir du désordre, un désordre dû surtout à l'excès qui a fait pencher la balance d'un côté où de l'autre.

Privilégier le corps au détriment de l'esprit ou inversement, privilégier l'amour terrestre au détriment de l'amour céleste ou inversement, c'est créer ce désordre qui nous fait perdre cet équilibre si important qui est le synonyme même de notre harmonie.

Prenons donc garde des travers dus à société de consommation qui oeuvre à faire la promotion du consumérisme et qui prône l'apologie du corps. De même, prenons garde de ces courants dits spiritualistes qui incitent à ascèse aveugle qui ne tient pas compte des exigences du corps.

En guise de conclusion, je dirai qu'en fin de compte, l'harmonie et l'équilibre ne sont qu'une question de proportions.