L'école

Nous sommes à la veille de la rentrée scolaire et en tant qu'enseignant et éducateur je ne peux m'empêcher d'user de ma modeste expérience sur le terrain pour apporter ma pierre à l'édifice et participer par conséquent aux débats de ma cité qui à défaut d'être vertueuse comme l'ont espéré des grands philosophes tels que Platon ou Al Fârâbî, soit une cité éclairée et éclairante.

Mes idées sur l'école, sur ce Temple du savoir par excellence dans lequel je me suis nourri tout au long de ma vie au sens propre et figuré ne diffèrent aucunement des idées portées par d'imminentes écoles antiques telles que l'Académie de Platon, le Lycée d'Aristote, le Portique des Stoïciens, le Jardin des Épicuriens ou le Gymnase des Cyniques.

Comme elles, je prône une école qui conduit le citoyen à s'affranchir des dogmes de l'ignorance et d'accéder à la Rationalité au détriment de la conjecture et de l'opinion.

Comme elles, je dis que l'on y doit s'y rendre pour trouver le Maître que l'on cherche à savoir l'intellect et se délester par conséquent du maître que l'on espère fuire à savoir tout ce que la société nous inflige en terme de croyances approximatives et de mythes stériles.

Pour cela faut-il avoir des Maîtres dignes de ce nom, des Maîtres qui ont la Foi dans l'Humanité et donc dans l'Universel, des maîtres qui connaissent et non des maîtres qui savent du par cœur. Des Maîtres convaincus du contenu de ce qu'ils vont transmettre et non des maîtres qui obéissent à des oracles auxquels ils ne croient pas. Des Maîtres qui s'apparentent à des Sages et non des maîtres qui se parent d'habits de sages alors que leurs fort intérieur est désordonné et sens dessus dessous.

Ainsi, l'Apprenti ira à ce Temple du savoir comme pour aller se soigner de la maladie de l'ignorance. Il y ira d'abord pour se déconstruire, s'y purger de ses propres opinions du monde sensible au profil de l'élévation vers un monde supérieur, celui des idées, celui du monde intelligible.

Dans de telles conditions, l'Apprenti apprendra réellement ce que sont les prémisses et les hypothèses et pourra bâtir ainsi un raisonnement déductif à la hauteur des syllogismes de Pythagore.

Dans de telles circonstances, l'Apprenti qui aura dédié sa vie à la vraie connaissance prendra possession de soi et accédera in fine à la vraie liberté qui fonde son être, celle du libre arbitre qui lui permettra de casser les maillons de la chaîne de l'esclavage qui symbolise sa soumission à ses semblables.

A toi, mon école, à toi mon Temple du Savoir, à toi ma Matrice intellectuelle et spirituelle, à toi qui m'a permis de trouver le Maître que je cherchais, je te serai à jamais reconnaissant.